« Elle a Alzheimer, je suis chômeur : ça rime, mais ça rime à rien »

Société inclusive

Date de rédaction :
14 janvier 2017

« Inconnus ou célébrités, ils sont de plus en plus nombreux à s’engager pour porter la maladie sur le devant de la scène, pour mobiliser autour de la recherche ou tout simplement faire la lumière sur la vie avec la maladie », écrit Raphaëlle Murigneux, d’Agevillage. Un jeune chômeur écrit sur son blog Mamie, je suis au chômage ! : « Elle se lève de plus en plus tôt depuis qu’elle est malade. Elle se couche tard et se lève tôt. Alzheimer, ça flingue l’horloge biologique, comme le chômage, y’a pas à dire. » On se retrouve comme des “paumés du petit matin” à errer sans trop savoir que faire. J’hésite toujours à me recoucher, mais je la vois commencer à faire du ménage dans sa chambre. J’ai envie de lui donner un coup de main, pour la forme. Cette manie du ménage s’accentue de semaine en semaine ; Mamie astique les meubles, enlève la poussière du dessus des cadres, passe et repasse l’aspirateur. Cela peut durer longtemps, on dirait que ce n’est jamais assez propre à ses yeux. Mais je la comprends, moi aussi je fais le ménage, la vaisselle (…) Chacun de notre côté, on sue à grosse gouttes, à faire les carreaux, à astiquer tout ce qui peut s’astiquer. C’est une tramontane qui passe. Dans le fond, ces taches corrompent notre terrible désœuvrement. Elles sont un faux-semblant d’une vie comme tout le monde. “On fait le ménage chez soi par besoin de faire le ménage dans sa vie », proclame le psy. Chez nous, ça brille, ça sent le neuf. Et nos vies dans tout ça ? »