Couverture du risque de dépendance
Droit des personnes malades
« Si la perte d’autonomie est perçue comme un risque à couvrir, pour beaucoup d’épargnants cette prise en charge relève de la solidarité collective plutôt que d’une démarche personnelle », écrit Arnaud Lelong, des Echos. Pour Jérôme Jaffré, directeur du Centre d’études et de connaissance sur l’opinion publique (Cecop), « la vieillesse et la mort constituent des rendez-vous inéluctables, la dépendance relève de la probabilité ». Selon une étude de 2015 du Cercle de l’épargne, 64% des personnes interrogées estiment probable qu’elles deviennent un jour dépendantes, et seulement 9% pensent que ce risque sera certain. En terme de préparation, l’étude signale que la couverture de ce risque n’est pas perçue comme relevant d’une pratique personnelle : « il n’y a que peu de lien entre l’évaluation du risque personnel de dépendance et la pratique de l’épargne-retraite, signe que cette dernière n’est pas considérée comme un outil spécifique contre le risque dépendance ». 42% des personnes interrogées estiment que c’est à l’État ou aux régimes sociaux de prendre en charge le coût financier de ce risque. Seules 27% pensent que la prise en charge devrait se faire par le biais d’une assurance spécifique. Quant à la mobilisation du patrimoine, elle suscite un rejet certain : 67% des personnes interrogées estiment qu’il est anormal que l’État récupère sur le patrimoine des défunts les dépenses engagées par la collectivité pour faire face à leurs années de dépendance. « Ce sont d’ailleurs les plus modestes qui s’y montrent les plus hostiles, craignant de voir leurs héritiers privés du peu qu’ils possèdent. En revanche, les personnes ayant un patrimoine élevé acceptent beaucoup plus facilement cette taxe post mortem », précise Jérôme Jaffré.