Le financement de la perte d’autonomie : un enjeu électoral ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
08 juillet 2015

« Le sujet est présent et risque de revenir par la fenêtre au moment de la présidentielle de 2017 », estime le sociologue Serge Guérin, professeur à l’ESG Management School, conseiller régional d’Île-de-France Europe Ecologie Les Verts, et qui a participé à l’élaboration du programme municipal d’Anne Hidalgo, maire de Paris. « L’image du grand âge et de ses pertes est très présente dans l’imaginaire collectif. Le financement de ce que l’on continue de nommer « dépendance » s’est invité depuis longtemps dans les débats angoissés autour de l’avenir du pays et de son endettement toujours plus abyssal », estime-t-il. Il relève que selon le baromètre « perte d’autonomie » de l’OCIRP (Organisme commun des institutions de rente et de prévoyance), plus de 73% des Français âgés de quarante à soixante-cinq ans se déclarent parfaitement incapables d’estimer le coût mensuel de la perte d’autonomie. Pourtant, ils sont 85% à penser qu’il faut s’en prémunir et 79% d’entre eux souhaitent vivre à domicile le plus longtemps possible. Le principe de prévention économique a-t-il fait des progrès ? « Que nenni », répond le sociologue : « 71% des sondés se savent non couverts financièrement contre la perte d’autonomie. Pour autant, les deux tiers de la population sont convaincus de la nécessité d’une assurance pour la perte d’autonomie. À 60%, ils soutiennent une approche mixte associant solidarité nationale et assurance individuelle. On voit bien que les représentations évoluent et que ce sujet qui peut apparaître comme éloigné est déjà bien présent. Rappelons que la moitié des personnes âgées de quarante à soixante-cinq ans sont, ou ont été confrontées à ce type de problématique pour un de leurs proches. Fort logiquement, les Français attendent une loi qui assure les conditions de ce financement. Pour plus de 80%, c’est un sujet important, même si au regard du contexte économique délicat, il n’est pas considéré comme primordial. Le poids de la dette pèse aussi sur les esprits. »

Géroscopie pour les décideurs en gérontologie, juillet-août 2015.