Financement de la dépendance : les entreprises devront-elles payer ?
Droit des personnes malades
Dans un article intitulé « Assurance dépendance, un bâton de vieillesse encore fragile », Fabien Humbert, du Nouvel économiste, écrit : « qui a envie de s’imaginer dans l’incapacité d’accomplir les tâches les plus simples de la vie quotidienne, telles que s’habiller, se lever, se laver ou manger ? Personne. Et pourtant, tout le monde sera un jour concerné directement ou indirectement par la dépendance. Or la dépendance coûte cher et la solidarité nationale, sous forme de retraite, ne suffit pas à la financer. Des produits d’assurance existent, même s’ils peinent encore à trouver leur public. L’État sera-t-il obligé de légiférer pour imposer aux entreprises et aux salariés de financer la dépendance ? » Pour Arnaud Berjon, directeur général adjoint de Cipres Assurances, cette hypothèse est crédible : « pour l’instant, l’État n’est pas arrivé à mettre en place le cinquième risque de sécurité sociale [celui de la dépendance]. Cela coûterait trop cher, mais il peut obliger les entreprises à le faire. Et peut-être qu’un jour, il rendra le financement collectif de ce risque obligatoire ». Mais cela viendrait encore alourdir les charges sur les entreprises et grèverait leur compétitivité. Les salariés ne seraient quant à eux pas forcément demandeurs, car comme l’ensemble des Français, ils ne souhaitent pas voir en face le problème de la dépendance. On peut aussi se demander si c’est aux entreprises de financer un risque qui arrivera longtemps après que le salarié aura pris sa retraite, vingt à trente ans plus trad. Certaines entreprises de taille importante, dont la maturité est forte, ont cependant mis en place ces produits. Si bien qu’aujourd’hui, trois cent cinquante mille personnes sont couvertes par ces contrats collectifs en France, rappelle le Nouvel économiste.