Mots nouveaux, sens nouveaux
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie officialise le terme de pair-aidance, « qui repose sur l’entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie, somatique ou psychique. Le partage d’expérience, du vécu de la maladie et du parcours de rétablissement constituent les principes fondamentaux de la pair-aidance et induisent des effets positifs dans la vie des personnes souffrant de troubles psychiques. Ce partage peut prendre plusieurs formes : la participation à des groupes de parole au sein d’association d’usagers, la rencontre dans des groupes d’entraide mutuelle [un dispositif spécifique au handicap psychique], ou encore l’intégration de pairs aidants bénévoles ou professionnels dans les services de soins. » Le terme d’aidance était utilisé en moyen français, la langue parlée à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Il signifiait aide ou secours, en particulier pour le transport de troupes. Le terme de pair-aidance, traduction du concept anglophone de peer-support (soutien par les pairs) est utilisé dans les pays francophones par les professionnels de la réhabilitation psychosociale dans le domaine de la santé mentale.
Les MAIA étaient, dans le plan Alzheimer 2008-2012, des « maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer ». Il en existait deux cent cinquante-deux en 2014, et cinquante dispositifs supplémentaires sont financés en 2015. L’acronyme signifie désormais « méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’autonomie. » Pour la CNSA, « MAIA est une méthode qui associe tous les acteurs engagés dans l’accompagnement des personnes âgées de soixante ans et plus en perte d’autonomie et de leurs aidants grâce à une démarche novatrice : l’intégration des services d’aide et de soins. L’intégration fait l’objet d’une préoccupation internationale depuis les années 1990 et fait partie des politiques publiques en France depuis 2008. L’intégration va plus loin que la coopération, qui repose seulement sur un principe de coordination. L’intégration conduit tous les acteurs à co-construire leurs moyens d’action, leurs outils collaboratifs, et in fine à partager les actions elles-mêmes et la responsabilité de leur conduite. Cette approche permet d’apporter une réponse décloisonnée, harmonisée, complète et adaptée aux besoins de la personne âgée (accueil, information, orientation et mise en place de soins, d’aides ou de prestations), quelle que soit la structure à laquelle elle s’adresse.
www.cnsa.fr/parcours-de-vie/pair-aidance, www.cnsa.fr/parcours-de-vie/maia, août 2015. Le Cardinal P et al. Pratiques orientées vers le rétablissement et pair-aidance : historique, études et perspectives. L’Information psychiatrique 2013 ; 5(89) : 365 – 370. www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=INPSY_8905_0365.