Privation de capacité
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Comment évaluer la qualité de vie des personnes âgées, notamment lorsqu’elles sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, du point de vue des opportunités de faire des choses valorisantes dans la vie ? s’interrogent Juan Tellez et Jaya Krishnakumar, de l’Institut d’économie et d’économétrie de Genève (Suisse), en collaboration avec le Centre de recherche médecine, sciences, santé, santé mentale (CERMES3 ; CNRS UMR 8211, INSERM U 988, EHESS et Université Paris Descartes). À partir d’un modèle portant sur huit mille huit cent personnes âgées de soixante ans et plus, les chercheurs analysent les capacités selon deux dimensions fondamentales : la liberté de réaliser les activités de soin de soi et la liberté de participer à la vie du foyer. Vivre en couple, avoir des enfants, être mobile et avoir accès aux commerces locaux, aux établissements de santé et aux services publics augmente les deux types de capacité. L’âge, la taille du foyer, le sexe masculin font obstacle à leur liberté. Les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ont un niveau et une palette de libertés réduits par rapport à la population générale. Une attention particulière doit leur être portée lors de l’élaboration des politiques publiques.
Tellez J et al. Capability deprivation of people with Alzheimer’s disease: An empirical analysis using a national survey. Soc Sci Med 2015; 151: 56-68.