« Champions de la démence » en hôpital général : qu’en pensent les jeunes médecins ?
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Autrefois, un champion était « celui qui combattait en champ clos pour défendre la cause d’une autre personne ou la sienne propre ». Aujourd’hui, le terme désigne une personne qui excelle dans une activité. Et un « champion de la démence » (dementia champion) ? Au Royaume-Uni, dans certains services hospitaliers, notamment en gériatrie et en chirurgie orthopédique, la proportion des patients présentant des troubles cognitifs plus ou moins sévères peut atteindre 40%. Iain Wilkinson et ses collègues, des services nationaux de santé du Surrey et du Sussex, font partie d’une équipe spécialiste de la démence et de l’état confusionnel aigu (delirium) impliquée dans le changement des pratiques professionnelles dans un hôpital général. Quels sont les facteurs motivant de jeunes médecins à s’engager dans un tel programme et devenir un « champion de la démence » ? Trois thèmes émergent : avoir eu une expérience préalable de la démence (souvent avec un membre de la famille), être impliqués dans un projet avec des pairs et penser qu’ils en retireront des connaissances et des compétences. Les chercheurs ont observé une transformation de l’attitude de ces jeunes médecins durant l’apprentissage de leur nouveau rôle de « champion de la démence » : ils ont initié le changement dans la pratique quotidienne et ont acquis jour après jour une information personnelle sur leurs patients atteints de démence, appris à communiquer ace eux, compris la nature globale de leurs besoins et se sont impliqués davantage dans les soins auprès de ces personnes. Ils ont eu une approche de leader. Ils ont « passé un seuil » dans leur métier en soins gériatriques.
Wilkinson I et al. Junior doctor dementia champions in a district general hospital (innovative practice). Dementia (London) 2016; 15(2): 263-272. Mars 2016. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/25924617.