Accompagnement de nuit : quelle formation, quelles activités ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
26 mars 2016

Céline Sansebastian-Olaïazola, assistante sociale, explique : « le travail des équipes de nuit dans les maisons de retraite se révèle méconnu, de la part des familles des résidents mais également, dans une moindre mesure, de la part des équipes travaillant dans la journée, alors qu’elles jouent un rôle fondamental. Elles sont les garantes de la sécurité et du bien-être des résidents la nuit. Parfois isolés, les personnels de nuit ne se sentent pas toujours suffisamment informés et considérés. Il est difficile alors qu’ils trouvent leur place parmi l’équipe pluridisciplinaire. Pour Loïc Roussel, coordonnateur et intervenant du service La parenthèse à domicile à Marommes (Seine-Maritime), « le passage du jour à la nuit dans un établissement s’apparente à un grand écart entre deux images très opposées : d’un côté, l’agitation du moment du coucher où le personnel s’active, semblable à une ruche bourdonnante, et de l’autre, le calme qui suit, alors que les lumières s’éteignent et que le silence se fait. C’est l’heure aussi où la désorientation gagne certains résidents, et où les angoisses de mort ou d’abandon se font plus fortes. Pour Stéphane Hédont-Hartmann, responsable des thérapies et approches non médicamenteuses à la direction de la coordination des soins du groupe Korian, les professionnels présents dans les équipes de nuit doivent être formés aux pathologies de la démence, en privilégiant soit la formation d’assistant de soins en gérontologie, soit des sensibilisations spécifiques pour l’acquisition d’un savoir-faire et d’un savoir-être communs. Ils doivent connaître les conclusions des interventions régulières des ergothérapeutes en activité physique adaptée et des activités de préservation fonctionnelle mises en place par les psychomotriciens et les psychologues. Cela leur permettra de réaliser des séances thérapeutiques courtes, de nuit, non supervisées en direct mais en observance des protocoles proposés : médiation attentionnelle, médiation par le jeu et les sens, stimulation cognitive en cohérence avec l’environnement écologique. « Ce personnel doit être entièrement dédié à l’accompagnement et aux soins en proposant des activités adaptées aux besoins du résident noctambule. Le traitement est d’abord basé sur des techniques comportementales comprenant l’hygiène du sommeil, la restriction de sommeil, une approche cognitive et la relaxation. Cumba Bathily, infirmière de nuit, explique comment aménager l’environnement : il s’agit d’assurer la sécurité des locaux et surtout de l’unité de vie protégée, de vérifier l’absence d’obstacles sur le passage des résidents pour prévenir les chutes, de réduire l’intensité lumineuse sur l’unité afin d’éviter une lumière agressive qui favorise l’agitation et la déambulation, favoriser une atmosphère calme, distribuer une collation aux résidents déambulants et à ceux qui en éprouvent le besoin. »

Doc’Alzheimer, janvier-mars 2016.