Persona non grata ? (2)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
À la résidence de La Marlière de Loos, Marie-Louise Vanhaute, âgée de quatre-vingt-huit ans, n’a pu réintégrer le foyer-logement où elle habitait depuis dix-huit ans, après deux jours d’hospitalisation. La direction de l’établissement s’y est opposée, arguant d’une nouvelle loi empêchant désormais l’accueil de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer dans des foyers-logement non médicalisés, ce qu’a confirmé le maire. « Le contrat de séjour précisait qu’ils ne la reprendraient pas après deux mois d’hospitalisation. Pas deux jours ! » tonne le fils, qui ne décolère pas. Le foyer-logement voulait bien la reprendre, mais seulement avec une promesse de prise en charge future écrite d’un EHPAD, mais c’est impossible à avoir. A La Marlière, il y avait encore des places disponibles. » Sans solution d’accueil, Marie-Louise est restée trois semaines aux urgences, une situation « pas toujours idéale pour des personnes désorientées qui ont besoin de calme. » Elle réside désormais dans un EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) à Lille, qui coûte plus de deux mille trois cents euros par mois. La retraite de Marie-Louise s’élève à 1 560 euros mensuels, et l’allocation personnalisée d’autonomie couvre un tiers des frais de séjour.