Persona non grata ? (1)
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Serait-ce la double peine pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ? », s’interroge Brigitte Lemery, de La Voix du Nord, qui titre : Maisons de retraite : des malades d’Alzheimer persona non grata ? « D’abord un mal terrible les effaçant peu à peu de la vie, puis un départ de la maison de retraite, lorsqu’il est trop difficile de les gérer. » Odette Desrousseaux, quatre-vingt-treize ans, était depuis six ans à l’EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) Le Clos fleuri à Saint-André. « Il y a un mois, la direction m’a prévenue qu’elle était trop dangereuse et qu’elle devait être transférée en unité protégée, ce que la famille a accepté », explique sa fille Bernadette. Odette s’est bien adaptée à l’unité de vie protégée, jusqu’à la chute d’une résidente dont on l’a accusée. Pascale Michon, directrice, exprime l’affection de l’équipe pour une malade « attachante, mais très violente par moments. On arrive désormais à notre limite de capacité de prise en charge. On ne la met pas à la porte. Si elle doit rester, elle restera (…) La famille ne veut pas entendre qu’on arrive au bout ! Le transfert préconisé en unité d’hébergement renforcée va contre le souhait de la famille et de la neurologue. « On a interrogé le personnel pour savoir comment elle se comportait en unité de vie protégée. On nous a dit : “rien d’important” ». Odette est actuellement en évaluation au centre hospitalier régional. Lorsqu’elle en sortira, sa famille souhaite qu’elle reste au Clos fleuri : « qu’on lui laisse une chance de s’adapter plus d’un mois ! »