Croyances négatives concernant autrui : un frein à la confiance interpersonnelle

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Date de rédaction :
13 juin 2015

« Nous vivons dans un monde qui incite de plus en plus à l’individualisme, au repli sur soi, à la méfiance et même à la peur de l’autre. Or, il a été montré qu’un niveau élevé de méfiance cynique (la croyance selon laquelle les autres sont principalement guidés par des motivations égoïstes) est associé à un risque accru de “démence” », écrivent les psychologues Anne-Claude Juillerat Van der Linden et Martial Van der Linden, enseignants à l’Université de Genève (Suisse) et animateurs du blog du Mythe Alzheimer, dans un article consacré à l’importancede l’engagement social au sein d’un groupe pour le fonctionnement cognitif des personnes âgées. « De plus, il semble exister une relation complexe entre les croyances négatives concernant autrui, le sentiment d’isolement social et le déclin cognitif chez les personnes âgées. En effet, le sentiment subjectif d’isolement social constitue un facteur de risque de “démence”. En outre, les personnes qui se perçoivent comme isolées socialement ont tendance à développer des impressions négatives sur les autres et à être moins indulgentes vis-à-vis d’autrui, ces biais contribuant à renforcer leur sentiment d’isolement social. » Pour les psychologues, « de façon plus générale, des croyances négatives concernant autrui (en particulier, la méfiance), un sentiment subjectif de solitude ou d’isolement social et un environnement social négatif peuvent, plus ou moins conjointement, amener les personnes âgées à avoir des interactions sociales plus négatives. Dans ce cadre, une étude récente a montré qu’un niveau plus élevé d’interactions sociales négatives était associé, chez les personnes âgées, à une incidence plus élevée de trouble cognitif léger et à un déclin cognitif plus rapide. Il paraît dès lors indispensable de mettre en place des interventions visant à réduire l’importance des relations sociales négatives que peuvent vivre certaines personnes âgées dans leur quotidien. De ce point de vue, il a été observé que l’engagement social au sein d’un groupe permettait tout particulièrement d’optimiser le fonctionnement cognitif des personnes âgées et ce, de façon nettement plus importante que l’engagement social individuel (Poulin MJ et Haase CM). Cet engagement au sein d’un groupe ne semble toutefois bénéfique que si la personne se considère comme partageant une identité sociale avec les membres du groupe (un sentiment de “nous”) et si le groupe est important pour la définition de ce qu’elle est. »

www.mythe-alzheimer.org/2015/03/l-importance-de-l-engagement-social-au-sein-d-un-groupe-pour-le-fonctionnement-cognitif-des-personnes-agees.html, 15 mars 2015. http://consumer.healthday.com, 27 mars 2015. www.sciencedaily.com, 19 mars 2015.  Poulin MJ et Haase CM. Growing to Trust: Evidence That Trust Increases and Becomes More Important for Well-Being Across the Life Span. Social Psychological Personality Science, 2 mars 2015. http://spp.sagepub.com/content/early/2015/03/02/1948550615574301.