Stade préclinique : de nouvelles approches diagnostiques pour développer des traitements
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L’Association Alzheimer des Etats-Unis a accordé une nouvelle subvention de recherche de 4.3 millions de dollars (3.8 millions d’euros) pour accélérer la recherche de traitements pour les formes héréditaires dominantes de la maladie d’Alzheimer (Dominantly Inherited Alzheimer’s Network Trials Unit, DIAN-TU). Un gène muté transmis par l’un des parents détermine la survenue ultérieure de la maladie. L’histoire familiale peut aider à prédire l’âge à la survenue des symptômes, à trente, quarante ou cinquante ans. Si ces formes héréditaires concernent moins de 1% des cas de maladie d’Alzheimer, le caractère prédictible de l’âge de survenue permet de tester des médicaments jusqu’à vingt ans avant la survenue des premiers troubles de la mémoire et du raisonnement. « Les changements biologiques observés dans le cerveau des personnes atteintes des formes héréditaires dominantes de la maladie d’Alzheimer étant hautement similaires à ceux de la forme sporadique de la maladie, la plus fréquente, qui arrive après l’âge de soixante-cinq ans, de nombreux chercheurs pensent qu’un traitement anti-amyloïde qui serait efficace sur les formes héréditaires dominantes le serait aussi sur les formes sporadiques. Les traitements testés sont les anticorps monoclonaux solanezumab (des laboratoires Eli Lilly) et gantenerumab (Hoffmann-La Roche). « Deux nouvelles approches de diagnostic de la maladie d’Alzheimer pourraient permettre une détection plus précoce et plus efficace de celle-ci, à condition d’en apporter la preuve scientifique », explique l’Association Alzheimer. La première approche est l’imagerie cérébrale de la protéine tau, en tomographie par émission de positons (PET-scan), pour servir de marqueur de présence et de progression de la maladie, et évaluer l’efficacité de traitements potentiels. La seconde approche concerne les tests cognitifs : réalisés par la personne elle-même en utilisant un questionnaire auto-administré à domicile, ils seront plus fréquents et permettront de mieux détecter des modifications subtiles par rapport aux tests existants. Si cette méthode est validée, elle pourra éventuellement être utilisée dans la détection précoce de la maladie d’Alzheimer pour administrer un traitement (s’il arrive), plus tôt dans la progression de la maladie. » Le nouvel essai de prévention DIAN-TU comprendra deux groupes de personnes porteuses de gènes déterminant de façon certaine la survenue de la maladie d’Alzheimer dans le futur, et ne présentant à l’inclusion que des symptômes légers ou aucun symptôme. L’un des groupes recevra un médicament expérimental, l’autre un placebo. Les deux groupes seront suivis durant quatre ans. L’essai se déroulera sur vingt-six sites dans sept pays (Allemagne, Pays-Bas, Argentine, Corée du Sud, Japon, Belgique, Taiwan et Bulgarie).
www.eurekalert.org/pub_releases/2016-04/aa-aaa042116.php, 23 avril 2016.