Biomarqueurs : leur présence n’implique pas nécessairement des troubles cognitifs

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Date de rédaction :
25 octobre 2016

On le savait déjà, mais pas aussi clairement chez les personnes les plus âgées (quatre-vingt-dix ans et plus, the oldest-old), qui sont quasiment toujours exclues des essais cliniques. Changiz Geula, professeur de neurologie cognitive au centre Alzheimer de l’Université Northwestern à Chicago (Illinois, Etats-Unis), mène actuellement une étude post-mortem sur des personnes décédées après l’âge de quatre-vingt-dix ans, et ayant eu une mémoire exceptionnelle jusqu’à la fin de leur vie. Dans une communication préliminaire à la Société américaine des neurosciences, il montre que trois personnes sur les huit déjà incluses dans l’étude présentent une densité élevée de plaques amyloïdes et de biomarqueurs dans le cerveau. Pourquoi ces « super-nonagénaires » n’ont-ils pas développé la maladie d’Alzheimer ? Deux hypothèses sont avancées. « La première est celle de la « réserve cognitive » : un haut niveau d’éducation et des activités intellectuelles tout au long de la vie permettent de développer suffisamment de neurones de secours et de synapses redondantes pour compenser partiellement la neurodégénérescence. La seconde hypothèse est qu’il existerait des mécanismes biochimiques ou génétiques qui préviendraient le déclin cognitif. Par exemple, certaines personnes pourraient produire des molécules rendant le peptide amyloïde non toxique, empêchant les plaques de détruire les synapses. Ou bien un facteur génétique ou autre pourrait rendre les synapses suffisamment résistantes à la toxicité de la protéine amyloïde ou de la protéine tau », explique Dean Hartley, directeur des initiatives scientifiques à l’Association Alzheimer américaine.