Effets indésirables des médicaments : l’arrêt des psychotropes

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Date de rédaction :
14 janvier 2017

Shora Shaheen et Danielle Adams, des départements de psychiatrie des personnes âgées et de pharmacie des services nationaux de santé de Radlett (Hertfordshire, Royaume-Uni), rapportent le cas d’une femme de quatre-vingt-sept ans, atteinte de démence vasculaire et hospitalisée en psychiatrie adulte suite à « un comportement perturbateur et agressif associé à une désinhibition, depuis trois à quatre mois, dans la maison de retraite où elle résidait depuis huit mois. Aucun déclencheur spécifique de ce comportement n’avait été identifié. Des médicaments psychotropes avaient été prescrits pendant les trois mois précédant son hospitalisation. Elle prenait de la prométhazine 25 mg (une fois par jour), du nitrazépam 5 mg (la nuit), de la trazodone 100 mg (deux fois par jour), de l’amylsulpride 25 mg le matin et 50 mg la nuit, plus du lorazépam si besoin », résument les deux praticiens. La famille a appris aux soignants de l’hôpital que leur proche avait été une personne très active, ainsi qu’une pianiste de talent. Elle jouait du piano jusqu’à son entrée en maison de retraite. À son arrivée à l’hôpital, « elle semblait être sous sédation lourde et difficile à stimuler. Elle était incapable d’avaler, gardait la nourriture dans sa bouche et bavait. Ses médicaments étaient administrés sous forme liquide. Elle était affalée sur une chaise, à peine capable de participer à une quelconque conversation, et incapable de marcher toute seule. » Tous les médicaments psychotropes ont été arrêtés, à l’exception de la trazodone, un antidépresseur efficace chez cette personne, et qui l’aidait à dormir la nuit. La vieille dame est devenue plus alerte, s’est mise à discuter avec le personnel, s’est remise à marcher de façon autonome, et s’est remise au piano, en jouant progressivement des morceaux de mémoire. Les psychotropes étaient bien à l’origine de ses incapacités. Une attitude positive du personnel et un environnement adapté ont aussi contribué à la réussite de l’arrêt de la prescription.

Shora S et Adams D. An interesting case of deprescribing in a woman with dementia who regained her ability to play the piano following withdrawal of psychotropic medicines. Eur J Hosp Pharm 2017 ; 24 : 69–70. Janvier 2017.

http://ejhp.bmj.com/content/24/1/69.full.pdf+html?sid=a7afcafe-e2bc-4a59-8fb2-92d7310547d8 (texte intégral).