Un cahier de mémoire pour consigner ses pensées (1)
Société inclusive
Cet homme qui se rend à son travail, muni d’un plan abondamment annoté, c’est M. Ooshiro Katsusi. Aujourd’hui âgé de quarante-deux ans, il a appris à l’âge de quarante ans qu’il était atteint de démence précoce. « Il faut tourner à gauche – puisque c’est ainsi indiqué à cet endroit de mon itinéraire – : je tourne à gauche en me répétant “gauche”, “gauche”, “gauche”, explique-t-il. Quand le médecin lui a annoncé sa maladie en avril 2015, il travaillait comme commercial dans un garage. « A l’époque déjà, souvent, je ne pouvais plus me rappeler le nom, voire même le visage de mon client ; souvent, je ne parvenais plus à retrouver ma place dans mon bureau. Après les examens, le médecin m’a diagnostiqué, soit une encéphalite, soit une démence précoce. J’ai d’abord été traité pour une encéphalite, mais je sentais que mes capacités intellectuelles diminuaient et que ma fatigue augmentait ; je perdais la notion du temps et je ne parvenais plus à mémoriser le planning de mes journées. » C’est alors que M. Ooshiro a décidé de se confectionner des « pense-bête », soit sous forme de « planches mémoire » manuscrites sur lesquelles il consigne ses tâches à remplir, soit en recourant à l’alarme de son téléphone portable pour se faire adresser des messages de rappel. Il s’est mis à rédiger un « cahier de mémoire » dans lequel il note l’évolution de son état physique, les événements marquants de la journée ainsi que les pensées et réflexions qu’il souhaite conserver pour l’avenir. Son appartement est également parsemé de messages écrits à son seul usage. Depuis son diagnostic, il a créé son blog : il y écrit ses souffrances, ses pertes de mémoire, ses angoisses pour l’avenir… »
Ryukyu Asahi Television, 5 janvier 2017. Veille en japonais et traduction bénévole de Kyoko Siegel.