Une maison de retraite éco-responsable
Société inclusive
« Comme tous les vendredis, un petit groupe de résidents se retrouve dans la salle à manger. Ce matin, c’est l’épluchage de carottes. L’activité n’a rien d’une corvée. Les personnes âgées, dont deux non-voyantes, apprécient ce rendez-vous : elles participent à la vie de la maison, dont un petit coup de main aux cuisiniers, tout en contribuant à nourrir les poules. » En inscrivant l’éco-responsabilité au cœur de son projet d’établissement, l’EHPAD Simon-Bénichou de Nancy, (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes géré par l’Œuvre israélite de secours aux malades), a réussi à réaliser des économies significatives (16.7% de déchets ménagers en moins, +341% de tri sélectif, 201 litres de déchets compostés, 64 kg de papier récoltés), et à insuffler une réelle dynamique auprès des salariés, des résidents, de leurs familles et des habitants du quartier. Un comité de pilotage se réunit une fois par trimestre. Les bacs de compostage sont partagés à l’échelle du quartier avec une vingtaine d’habitants. L’ouverture sur la ville est la clé de la démarche. « Les poules, les ruches, le compost et les filières de tri constituent des supports magiques, car cela nous concerne tous. Ces actions facilitent en outre les relations avec l’extérieur », explique l’animatrice Karine Bastien-Schneider. Toutes les semaines, les enfants de la crèche et des deux écoles des environs se rendent à la maison de retraite pour participer à des animations sur le développement durable. Aujourd’hui, des élèves de CE1 sont venus écouter la présidente de l’association Alu du Cœur 54 expliquer comment elle transforme des cannettes vides en argent destiné à financer des chiens guides d’aveugles. Un voisin, devenu « référent compost », a changé de regard : « j’habite cette rue depuis treize ans, je n’étais jamais entré ici. Il y a beaucoup de vie. On entend les poules. C’est formidable. » Membre du conseil de la vie sociale de l’EHPAD, Mary-Ann Dollé-Bignon considère pour sa part que « les actions permettent d’inscrire les résidents dans la vie d’aujourd’hui. Ils ne sont pas mis de côté, ils restent des citoyens à part entière. »
Direction(s), mars 2017.