Habitat innovant : vers un label national ?

Société inclusive

Date de rédaction :
03 mars 2017

Béguinage [mode de vie collectif pour les seniors pratiqué dans le Nord de la France, où les locataires vivent dans des groupes de petites maisons individuelles, reliées entre elles par des coursives], habitat partagé, regroupé… Les nouvelles formules de logement alternatif fleurissent un peu partout en France : on en compte aujourd’hui quatre cents, dédiées aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux aidants. Ces initiatives locales, aux modèles variés, pourraient être prochainement identifiées par un label spécifique. La plupart de ces habitats innovants se trouvent dans le Nord ou l’Ouest de la France, indique une enquête du ministère des Affaires sociales et de la santé. Soixante-dix-sept accueillent spécifiquement des personnes souffrant de maladie d’Alzheimer ou apparentées, comme la Maison du Thil, à Beauvais (Oise). D’autres encore ont été pensés pour les aidants. Il peut s’agir de lieux de répit, ou de logements installés à proximité immédiate d’un établissement d’accueil, afin de permettre à l’aidant de vivre de manière indépendante tout en conservant un lien étroit avec son proche. L’enquête en recense trente-six. La plupart de ces nouveaux lieux d’habitation ont émergé d’initiatives individuelles, portées par des associations, des Conseils départementaux, des bailleurs sociaux… Aussi, les formules sont très variées, d’autant que ces concepts relativement récents n’ont pas de cadre juridique. Aussi, plusieurs Conseils départementaux envisagent la création d’un label. C’est le cas notamment du Bas-Rhin, de la Corrèze, des Deux-Sèvres ou de la Loire. Le futur label « Habitat Loire Autonomie » serait ainsi attribué aux logements répondant à cinq critères : sécurité, solidarité, stimulation, vie sociale, solvabilité. Le ministère de la Santé indique qu’il pourrait s’appuyer sur les labels de ces territoires pour la création d’un label national. « Dans la mesure où ces habitats alternatifs permettent aux personnes âgées, fragiles de rester chez elles tout en n’étant pas isolées et en bénéficiant d’un accompagnement et de services adaptés, ils ont de grandes chances de se multiplier dans les années à venir », écrit Raphaëlle Murigneux, d’Agevillage.