« C’est ma mère »
Société inclusive
Le courrier des lecteurs de La Croix a reçu deux appels de proches de malades. « Deux histoires de détresse ordinaire face à une vie déboussolée… » rapporte le journaliste Pierre Bienvault. « Je suis désespéré, me sens totalement impuissant et me demande si cela ne vaut pas (…) un petit mot dans la presse puisque seuls les médias sont porteurs de solutions. » C’est par ces mots que Jacques termine son courrier. L’histoire d’un fils qui s’occupe de sa mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer et « d’une affection cardiaque assez grave nécessitant un suivi médical régulier ». Une dame hébergée depuis quatre ans dans une maison de retraite et dont le médecin traitant vient de cesser son activité. Alors, depuis trois semaines, son fils remue ciel et terre pour trouver un autre généraliste. Ilen a contacté plus d’une vingtaine. Tous débordés et dans l’incapacité de prendre une nouvelle patiente.
« Aujourd’hui où l’on n’entend parler que de solidarité, de protection et que sais-je encore, une vieille dame de bientôt quatre-vingt-sept ans va se retrouver sans médecin et donc seule à attendre de mourir. » Quelques jours plus tard, au téléphone, Jacques confie que frapper à toutes les portes a fini par payer. « La maison de retraite devrait lui trouver un médecin, explique, au téléphone, ce fils qui, depuis trois semaines, avait « perdu le sommeil ».