Baluchonnage : une solution juridique pour le particulier employeur (2)

Société inclusive

Date de rédaction :
01 août 2017

En pratique, la prestation commence par une visite au domicile, destinée à cerner la demande et à faire connaissance : habitudes de vie, activités, environnement, traitements médicaux, dispositifs d’aide déjà en place. Suit une première demi-journée d’intervention, en présence du proche. Puis l’accompagnement débute selon les termes du devis. Contrairement au modèle québécois, la longue durée n’est pas nécessairement la règle : le seuil est fixé à trois heures, le temps pour l’aidant de faire face à une urgence, de se rendre à un rendez-vous médical ou de se consacrer à une activité de loisir. La baluchonneuse peut proposer une sortie, de la lecture, des jeux, une simple conversation… « Sa place n’est pas celle d’un professionnel, mais elle ne se contente pas non plus de reproduire les tâches de l’aidant », souligne Nadège Thévenet. Elle apporte à la fois un relais et une ouverture. » Fin 2016, cent quarante-cinq familles avaient fait appel à Bulle d’air. « Preuve supplémentaire que le service comble une attente jusqu’alors insatisfaite : un quart seulement des heures effectuées relèvent de l’urgence, les autres correspondant à un recours délibéré au service. Avec un coût horaire moyen de 14.60 €/h, le reste à charge s’établit à 8.83 €/h. « La solvabilisation des familles passe au premier chef par l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), mais toutes les aides sont mobilisées : déduction fiscale, prestation de compensation du handicap, plateforme de répit. » Depuis fin avril, le groupe de protection social complémentaire AGRICA propose également une aide de cinq euros par heure, dans la limite de deux mille euros par an, au titre de son fonds social. Pour lever l’obstacle financier, qui cache souvent un frein psychologique, la MSA Alpes du Nord a créé une prestation extra-légale de deux cents euros, sans conditions de ressources, qui finance les quinze premières heures d’intervention. Début 2017, la CCMSA a constitué une équipe d’appui et de coordination et lancé un appel à projets en interne, assorti d’une aide au démarrage pour chaque initiative locale. Les MSA Ain-Rhône et Drôme-Ardèche se mettent actuellement en ordre de marche. La Caisse centrale vise le déploiement dans une dizaine de départements supplémentaires d’ici à 2020.

Direction(s), juillet-août 2017.