Baluchonnage : une solution juridique pour le particulier employeur (1)
Société inclusive
La Mutualité sociale agricole (MSA) expérimente depuis cinq ans un service de répit à domicile, Bulle d’air, basé à Chambéry (Savoie), inspiré du modèle de baluchonnage canadien. Mis en place dans trois départements des Alpes du Nord en 2012, il se déploie progressivement dans d’autres caisses. « Ce service de répit à domicile cible les personnes fragilisées par l’âge, la maladie ou un handicap physique ou mental, accompagnées au quotidien par un proche aidant, quel que soit leur régime de protection sociale », précise Sébastien Bismuth-Kimpe, directeur général de la MSA des Alpes du Nord. La principale originalité du dispositif est son fonctionnement en mode mandataire encadré : « l’aidant est particulier employeur. Sa convention collective autorise, en ventilant les heures de travail, de présence responsable et de nuit, une intervention continue jusqu’à quarante-huit heures d’affilée », explique Nadège Thévenet, responsable du service. L’obstacle juridique de la durée du travail, pointé de façon récurrente par les parlementaires et les gestionnaires, est donc levé. « Comme le service assure la gestion du devis et du contrat de travail, la prestation est totalement transparente et les aidants sont déchargés des aspects administratifs. » En cinq ans, l’association a recruté cent-quatre-vingt baluchonneuses. Le profil-type est une diplômée des filières médico-sociales (infirmière, aide-soignante, aide-médico-psychologique à domicile…) âgée de cinquante ans environ, avec une expérience significative auprès de personnes âgées. Un quart sont des retraités du secteur, auxquels s’ajoutent une poignée d’étudiants. Formation, supervision, suivi de présence : « nous ne gérons pas un fichier d’intervenants », explique Bruno Lachesnaie, directeur du développement sanitaire et social à la Caisse centrale de la MSA : « nous animons une équipe. »
Direction(s), juillet-août 2017.