Déambulation : « nous ne sommes plus sûrs du but que nous recherchons »

Société inclusive

Date de rédaction :
01 septembre 2017

« Nous pouvons aussi déambuler pour essayer d’atteindre un but », poursuit le Dr Jennifer Bute. Nombre d’entre nous avons travaillé. Nous partions pour aller au travail le matin. C’était un but dans notre vie. Lorsque nous vieillissons et que notre esprit s’embrouille, nous ne sommes plus sûrs du but que nous recherchons. Nous y allons quand même. Nous pouvons nous ennuyer et chercher une nouvelle activité, quelqu’un à qui parler. Certaines personnes peuvent s’apaiser en trouvant un but : décider de sortir pour une promenade habituelle, s’occuper d’un animal de compagnie, se sentir utile (feeling needed). Si nous n’aimons pas quelque chose, nous pouvons décider d’arrêter (opt out). Déambuler peut être aussi une manière de nous échapper de notre environnement : trop de bruit, trop de monde, une personne avec qui nous ne nous sentons pas à l’aise. Nous échapper d’une situation qu nous stresse. Certains opposent leurs douleurs pour ne pas marcher, alors que nous sommes anxieux et que cette douleur, qui nous distrait, pourrait être allégée. Cela fait du bien de marcher, même si l’on a mal au dos. Nous avons besoin de marcher dans des lieux sécurisés, où ne nous pouvons pas nous perdre, avec un éclairage lumineux. Autrefois, nous pouvions aller à la campagne pour trouver la paix, en faisant une promenade après avoir été contrariés. Avec la démence, nous cherchons aussi à apaiser notre peur de l’avenir, en changeant de décor. Être confiné rend la déambulation encore plus évidente. Certains enseignants vont bien à l’extérieur pour donner leurs cours, afin d’éviter au cerveau d’être distrait par d’autres choses. Déambuler peut ainsi être une activité positive. Déambuler, c’est marcher pour faire face à la douleur, au stress, aux autres, à l’environnement, pour répondre à un besoin émotionnel. La difficulté est d’entretenir la raison, de renouveler les opportunités de parler du passé, ou même de ce qui est arrivé aujourd’hui, s’il y a quelqu’un pour nous écouter, dans le respect des limites que nous posons. Il s’agit de donner de l’information, de rassurer, et d’apporter ou de faciliter des activités appropriées, pour aider les personnes malades à trouver de l’énergie et à se sentir valorisées. »

Dr Jennifer Bute. Dementia Issues – Wandering – https://vimeo.com/228780284  (vidéo).