« Mon mari est là, mais je le perds »

Société inclusive

Date de rédaction :
01 décembre 2017

Marie-Rose, 73 ans, s’occupe de son mari Jean, 74 ans, jour et nuit. « Ma mère avait la maladie d’Alzheimer, voilà, ça me tombe dessus. Je ne fais que subir. Je suis surtout embêté pour ma femme. C’est pesant », dit-il. « Pour qu’une journée se passe bien, il me faut une bonne nuit », dit Marie-Rose. Parfois, elle se réveille au milieu de la nuit et il lui est impossible de se rendormir. Le quotidien la rattrape dans ces moments de calme. « Je lis, et pendant ce temps je ne pense à rien ». Marie-Rose, qui avoue avoir un caractère bien trempé, a appris à être patiente : « c’est la répétition qui est le plus fatigant. Heureusement, je suis en bonne santé. On fait le deuil d’une personne qui est toujours à nos côtés. Mon mari est là mais je le perds. C’est très compliqué. On ne discute plus comme avant, il n’y a plus d’échanges. Parler de tout et de rien, à quoi ça sert puisqu’il oublie tout ? J’ai peur pour les années à venir. » C’est dans le jardin que le couple se sent le mieux. « Si Jean ne se souvient plus des noms des fleurs, il bêche, il s’occupe du jardin. On n’a pas besoin de se parler ». Ils partagent l’instant présent, tout simplement.