Piétons âgés : attention danger

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
28 mars 2017

Cinq cent quarante piétons tués dans les accidents de la route en France en 2016, dont la moitié avait plus de soixante-cinq ans et le tiers plus de soixante-quinze ans, selon la Prévention routière.Après une hausse annuelle de +19% en 2015 et de +15% en 2016, « ce n’est pas un épiphénomène, c’est une tendance lourde », commente Anne Lavaud, déléguée générale de la Prévention routière. Cette surreprésentation s’explique par la fragilité intrinsèque de cette tranche d’âge face à des difficultés spécifiques (temps de réaction plus élevé, vision et ouïe altérées…). Elle est aussi directement liée au fait que ce public marche davantage : les trajets à pied représentent 40% des déplacements chez les personnes âgées de plus de soixante-quinze ans, contre 22% pour le reste de la population. Les deux tiers des piétons tués le sont en agglomération (87% pour les plus de soixante-quinze ans) et la plupart des accidents ont lieu lors de la phase de traversée de la chaussée. « Il est tout à fait possible d’apporter des solutions simples et peu coûteuses », souligne le géographe Pierre-Marie Chapon, spécialiste du vieillissement de la population. Trottoirs élargis, revêtements plus sûrs, feux de signalisation avec chronomètres pour indiquer le temps restant pour traverser, création de refuges sécurisés au milieu des avenues, rehaussement des passages protégés… Plusieurs villes se sont déjà lancées dans des aménagements visant à protéger les piétons, notamment les plus âgés, qui sont appelés à prendre un poids démographique croissant. Par ailleurs, le Conseil national de la sécurité routière a intégré les piétons dans sa commission « usagers vulnérables », aux côtés des conducteurs de deux-roues motorisés et des cyclistes.

La Prévention routière et Attitude prévention, associations d’assureurs, ont lancé une campagne intitulée « Tous piétons » (www.touspietons.fr), pour sensibiliser de manière ludique les seniors aux risques encourus et aux bons comportements. « Il y a besoin d’une prise de conscience générale sur ce sujet, reprend Pierre-Marie Chapon. Le simple fait qu’une personne âgée se sente en insécurité fait qu’elle hésite à sortir et cela contribue à renforcer son isolement. C’est un cercle vicieux. »