Transfusion de sang jeune : la polémique médiatique et éthique

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Date de rédaction :
01 novembre 2017

Le vieillissement n’étant pas considéré comme une maladie, les transfusions de sang ne nécessitent pas d’autorisation préalable des autorités de régulation américaines du médicament, ce qui intéresse fortement certaines entreprises. Les journalistes présentent le traitement comme « la thérapie vampire ». Ainsi, fin août 2017, la start-up Ambrosia, implantée en Californie et en Floride, déclarait qu’elle avait 600 clients âgés en moyenne de 60 ans, payant 8 000 dollars US chacun (6 916 euros) pour une transfusion de plasma humain issu de jeunes donneurs âgées de moins de vingt-cinq ans. Les deux-tiers des receveurs sont des hommes. Le sang est acheté auprès de banques locales du sang, qui en vendent aussi aux laboratoires pharmaceutiques. Aux Etats-Unis, la Food and Drug Administration n’interdit pas de payer les donneurs de sang, à condition de l’inscrire sur les poches. Les donneurs de plasma reçoivent souvent une compensation financière (www.statnews.com/2016/01/22/paid-plasma-not-blood/). « L’idée est à la mode dans les milieux technologiques de la Silicon Valley », écrit Gavin Haynes, du Guardian. Bill Gates, fondateur de Microsoft, déclare sur la chaîne NBC « espérer que ces approches marcheront, mais si elles échouent, nous devons soutenir d’autres recherches en dehors des sentiers battus. » Peter Theil, fondateur de PayPal et d’autres tenants du mouvement « transhumaniste », qui prétend « utiliser les progrès de la science et de la technologie pour transformer l’Homme et lui permettre de dépasser ses limites biologiques » (La Croix), sont fascinés par la « parabiose hétérochronique » : l’assemblage de deux animaux, l’un jeune, l’autre vieux, pour créer une chimère vivante. La série télévisée satirique californienne Silicon Valley de Mike Judge a récemment parodié la notion : l’un des personnages, Gavin Belson, un « gourou de la technologie », se promène suivi de son « blood boy » (garçon de sang) qui lui propose des poches du liquide de jouvence à des moments inopportuns.