MAIA : un dispositif peu lisible

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
11 février 2017

Du lieu à la méthode, de l’intégration des personnes malades à l’intégration des services, des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer aux personnes âgées : qu’est devenu le concept MAIA et quel sens les professionnels donnent-ils à ce dispositif ? Dans le plan Alzheimer 2008-2012, les MAIA étaient des « maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer ». L’acronyme a changé en cours de route, devenant « méthode d’action pour l’intégration des services d’aide et de soin dans le champ de l’autonomie. » Les dispositifs MAIA se sont généralisés depuis 2011 après une expérimentation de trois ans. Les 352 dispositifs MAIA en fonctionnement couvrent désormais 98% du territoire français métropolitain. Les enjeux ? La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) rappelle : « permettre la continuité des parcours des personnes âgées – autrement dit, éviter les ruptures de prise en charge – dans un environnement éclaté qui mobilise de nombreux professionnels de disciplines différentes (secteur social, médico-social et sanitaire), assurer la prise en charge des situations complexes par un professionnel formé et dédié, le gestionnaire de cas. La méthode MAIA repose sur trois mécanismes interdépendants : la concertation, le guichet intégré et la gestion de cas. Elle conduit à transformer en profondeur l’organisation des services d’aide et de soins par la mise en œuvre d’un processus d’intégration. La loi d’adaptation de la société au vieillissement a conforté les dispositifs MAIA, notamment en autorisant les professionnels qui interviennent dans le cadre d’une équipe de soins à échanger des informations relatives à la santé, à la situation sociale et à l’autonomie des personnes âgées afin de faciliter leur parcours. » Si la notion de gestion de cas semble compréhensible, tant pour les professionnels que le grand public, celle de « guichet intégré » ou de « table tactique et table stratégique » rebutent les professionnels, qui évoquent la complexité du dispositif, le vocabulaire « jargonneux » ou le concept « trop intellectuel » de l’approche MAIA. Une évaluation commandée par la CNSA souligne que « les processus décrits produisent de l’efficacité en théorie, mais ne tiennent pas suffisamment compte des processus décisionnels, des temporalités propres à chaque institution ou services pour agir sur l’offre ou les pratiques ». Pour pallier ces déficiences qui nuisent à l’efficience et à la pertinence des Maia, mais qui s’expliquent en partie par la relative jeunesse du dispositif, les auteurs formulent douze recommandations. Ils conseillent notamment de définir une stratégie d’intégration des services à tous les niveaux (national, régional, local) et une révision en profondeur du cahier des charges national de la méthode. Ils insistent également sur la nécessité de clarifier les rôles et les mandats de chacun, et de renforcer la formation des pilotes.

www.agevillagepro.com, 31 janvier et 13 février 2017. Ipso Facto – BVMS Conseil – Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires de l’Université Jean-Jaurès de Toulouse. Évaluation des dispositifs MAIA et appui à la mise en œuvre des recommandations. Réalisée pour le compte de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Rapport final d’évaluation. Janvier 2017. www.cnsa.fr/actualites-agenda/actualites/integration-des-services-daide-et-de-soins-une-premiere-evaluation-nationale-des-dispositifs-maia (texte intégral).