Prud’hommes : Alzheimer, la tutelle et la bru
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Une femme âgée vit avec une retraite mensuelle de 690 euros, rapporte Nord Littoral. En 2010, ses huit enfants sont convoqués pour un conseil de famille. C’est l’une des belles-filles qui assume le rôle d’assistante à domicile pour la matriarche, comme elle le décrit devant les prud’hommes : « On a signé le contrat de travail en novembre 2010. Avant, je gagnais mille six cents euros par mois. J’ai dû quitter mon emploi pour m’occuper de ma belle-mère, à raison de quatre-vingts heures par mois pour cinq cents euros. Mais ce n’était pas grave tant que mon mari pouvait travailler. » Six ans durant, la bru assume cette tâche alors que les autres membres de la famille prennent le relais pendant ses congés. Mais à l’été 2016, le diagnostic redouté tombe : la maman est atteinte de la maladie d’Alzheimer, et son médecin recommande l’entrée en maison de retraite, en accord avec le fils aîné, qui assume la tutelle de sa mère. Entretemps, l’époux de l’aidante connaît des problèmes de santé qui l’empêchent de travailler. « Du jour au lendemain, on a dû essayer de survivre avec mille euros par mois », explique la bru. Quand un nouveau conseil de famille décide de mettre fin à son contrat, la famille se déchire. La bru réclame devant les prud’hommes un total de dix mille euros pour le préjudice ainsi que les indemnités de licenciement. L’avocat du fils oppose : « on ne peut pas prendre dans la poche trouée de madame. » Mais depuis que la vieille dame est en maison de retraite, sa maison est en vente. « De quoi régler le solde de tout compte et retrouver une atmosphère respirable dans les repas de famille ? » s’interroge Nord Littoral.