Aider au très grand âge
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
À Montréal (Québec), Cécile Mondor, âgée de 91 ans, prend l’autobus tous les jours pour rendre visite à sa sœur aînée Gabrielle, âgée de 95 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer au stade sévère, et qui vit en maison de retraite. Elle marche plus d’un kilomètre pour aller acheter la nourriture que sa sœur aime. « Mme Mondor vit dans la pauvreté, mais ça ne l’empêche pas de toujours penser aux autres », écrit Magalie Lapointe, du Journal de Montréal. Elle va également manger des repas chauds dans des organismes d’entraide. « Ma sœur mange seulement ce que je lui apporte : des biscuits au chocolat, des gaufrettes et des bananes lorsque j’en ai. Elle n’aime pas la nourriture du centre, elle la recrache, mais elle boit son lait », a dit la proche aidante. Sa sœur lui manque quand elle n’est pas avec elle. Elles ont habité plus de 50 ans ensemble, n’ont jamais eu de conjoints ni d’enfants. C’est pour cette raison que depuis le départ de Gabrielle, il y a trois ans, elle jure ne jamais avoir manqué une seule journée de visite. Beau temps, mauvais temps, elle va s’occuper d’elle, la coiffer et lui parler, même si elle est gravement atteinte de la maladie d’Alzheimer. « Je vois que le personnel ne s’occupe pas d’elle et ça me fait de la peine. Elle a une petite chambre. Elle a beaucoup maigri. Elle ne pèse que 85 livres (38.5 kg), alors qu’elle était plus grosse que moi avant de déménager. Si elle continue de ne rien manger, elle va mourir », explique Cécile. En plus d’aider sa sœur, elle se fait un devoir d’aller divertir d’autres personnes âgées. « Ça me fait drôle d’être entourée de personnes malades. Je ne m’y habitue pas. Ces femmes sont seules. Elles n’ont jamais de visite, alors je vais les voir. »