Infirmier de pratique avancée

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
17 juin 2020

Le gouvernement français a soumis pour avis au Haut Conseil des professions paramédicales un décret créant l’infirmier de pratique avancée (IPA). Ce dernier pourra participer à la prise en charge globale du patient au sein d’une équipe de soins comprenant un médecin. Il sera autorisé à mener un examen clinique et à réaliser des actes techniques. Si nécessaire, il prescrira des examens, des dispositifs médicaux [pansements, bas de contention…] ou des médicaments dont la liste sera fixée par arrêté. Ce « super infirmier » disposera d’une certaine autonomie par rapport au médecin, même si ce dernier gardera la main in fine. Les IPA devront avoir un niveau Master qu’ils devront passer après avoir exercé au moins trois ans en tant qu’infirmier. Ces infirmiers de pratique avancée bénéficieront d’une meilleure rémunération, à négocier. Mais il y aura peu d’élus parmi les 660 000 infirmiers exerçant actuellement : le gouvernement espère qu’environ un millier d’IPA seront formés d’ici à 2021. Les principaux syndicats et associations ainsi que l’Ordre des infirmiers ont dénoncé dans un communiqué commun le manque d’audace du projet de décret. La principale pierre d’achoppement est la tutelle du médecin généraliste au sein de l’équipe de soins. Les IPA devront signer avec lui un protocole décrivant leurs règles de collaboration. « Cette mesure est inutile eu égard aux compétences développées par les infirmiers de pratique avancée et de surcroît elle entretient la confusion entre pratique avancée et coopération », déplorent les infirmiers. Les « protocoles de coopération » créés en 2009 permettent déjà aux médecins de déléguer certaines tâches aux infirmiers. Mais il n’y a ni diplôme ni rémunération supplémentaire pour les infirmiers. « S’il faut signer un contrat avec le médecin à chaque fois, on n’a pas besoin d’une infirmière IPA », critique Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), qui demande plus d’autonomie pour les IPA.

Les Echos, 16 mai 2018.