Comment faire admettre à son proche malade qu’il ne doit plus conduire ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
03 avril 2020

« Lorsque le neurologue nous a annoncé la maladie d’Alzheimer de mon mari, je me suis tournée vers l’association France Alzheimer 93 », explique Germaine. « Parmi les informations que les bénévoles m’ont données au fur et à mesure de nos rencontres mensuelles, j’ai été alertée sur les difficultés et la responsabilité de la conduite automobile pour une personne malade. J’étais donc très attentive à sa conduite, tout en ne pouvant pas faire grand-chose, car mon mari, comme beaucoup d’hommes, était très accroché à son volant. Par deux fois, en manoeuvrant en marche arrière dans notre jardin, il a violemment heurté le mur. Visiblement, il ne pouvait plus faire face à cette manoeuvre plus compliquée à évaluer et contrôler que la marche avant. J’ai su à ce moment-là qu’il me fallait faire quelque chose : je suis donc allée à l’accueil de notre mutuelle pour l’informer de la maladie de mon mari qui, bien entendu, refusait énergiquement d’arrêter de conduire. Ainsi nous avons pu continuer à être couverts par notre assurance. C’est moi qui ait dû dire une “demi-vérité”, ou un “demi-mensonge”, pour qu’il arrête de conduire, lorsque j’ai constaté les accrochages multiples avec le portail d’entrée. J’avais trop peur qu’il soit responsable d’un accident bien plus grave que des ailes froissées. C’était l’été et je lui ai demandé de prêter sa voiture climatisée à notre fille qui en avait besoin pour travailler dans de meilleures conditions. Ce n’était qu’un pieux mensonge, mais j’ai estimé qu’il était temps de le faire puisque de lui-même il refusait d’arrêter et se mettait en colère chaque fois que je le suggérais. N’ayant plus sa voiture sous les yeux, il était moins tenté, et puis j’ai gagné du temps en disant que notre fille en avait toujours besoin…. Il y a bien eu quelques tentatives de prendre ma propre voiture, mais je pense qu’il a dû se sentir en difficulté car il n’avait pas l’habitude de la conduire, puis il n’en a plus parlé. Je pense que c’est être responsable que de dire la maladie à sa compagnie d’assurances ou sa mutuelle car il s’agit bien là de la sécurité des autres. Mais pour mon mari, il fallait bien que j’aménage un peu la vérité pour la rendre acceptable ! »

Pour la Fondation Vaincre Alzheimer, le problème doit être abordé avec la personne malade avec le plus grand tact et il est parfois préférable de passer par une aide extérieure, comme celle du médecin, dont les recommandations sont souvent mieux acceptées que celles de la famille.

https://www.agevillage.com/actualite-18412-1-Peut-on-continuer-de-conduire-avec-Alzheimer-.html, 27 décembre 2019. www.francealzheimer.org/seinesaintdenis/wp-content/uploads/sites/121/2019/12/Ensemble-DECEMBRE-19.pdf, décembre 2019.