Le couple aidant-aidé enfermé dans une bulle

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
18 mai 2020

Tous les accueils de jour qui apportaient aux malades stimulations et repères, et permettaient un ou deux jours par semaine de répit aux proches, sont fermés depuis le début du confinement. A la Garenne-Colombes (Hauts-de-Seine), depuis cette fermeture, Françoise vit avec son mari Jean-Marc, toute la journée, sans aucune visite d’ami ou de famille. « J’ai l’impression d’être dans une bulle. Je me sens très seule. La vie sociale me manque car je reste enfermée avec un malade qui ne parle pas beaucoup, à l’écouter répéter des dizaines de fois dans la journée ce qu’il m’a déjà dit », sans se souvenir. Françoise est stressée quand elle doit sortir faire des courses, et se presse pour rentrer le plus vite possible. « Si jamais il n’a plus la télé allumée, ou qu’une chaîne change, ça se passe mal, il peut y avoir une crise ». Et Jean-Marc, ancien médecin, regarde en boucle les chaînes d’infos qui parlent du coronavirus. De quoi rendre la situation encore plus pesante et anxiogène pour Françoise. Elle se sent « démunie face au risque de régression » : il n’y a plus aucune interaction sociale. Moins de stimulation pour les malades d’Alzheimer, c’est le risque de faire avancer la maladie « vers des paliers où ils perdent encore un peu plus d’indépendance. »

www.francebleu.fr/infos/societe/temoignage-l-impression-d-etre-dans-une-bulle-pour-francoise-confinee-avec-son-mari-atteint-d-1587234783, 19 avril 2020.