Situations d’urgence et maladie d’Alzheimer : démarche éthique

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 septembre 2008

Le Professeur François Blanchard, chef de service du CHU de Reims, évoque quatre attitudes à adopter en situation d’urgence pour la prise en charge d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Premièrement, reconnaître la personne avant la maladie. La maladie d’Alzheimer n’est pas une malédiction divine, mais une maladie chronique qui s’accompagne sur de nombreuses années. Il ne faut pas omettre de diagnostiquer et traiter d’autres pathologies intercurrentes (cancer, diabète, hypertension artérielle), et soulager des déficiences sensorielles (surdité, déficiences visuelles), l’oeil et l’ouïe étant des fenêtres d’information de haute importance pour le cerveau. Deuxièmement, rechercher le consentement de la personne : c’est avec elle, puis avec ses proches, que l’on passe un contrat de soin, et « elle peut toujours s’exprimer ». Troisièmement, anticiper pour éviter les situations d’urgence, en suivant le cadre de la loi Kouchner sur le droit des malades et la loi Leonetti sur l’accompagnement de fin de vie : désigner une personne de confiance, rédiger des directives anticipées. Comment annoncer le diagnostic au malade ? Progressivement, et avec un accompagnement et un plan d’aide et de soins. « Toute décision médicale doit revenir au médecin, qui ne doit pas, par lâcheté, déléguer une décision d’opérer ou d’hospitaliser à la personne de confiance ». Enfin, proposer une réponse adaptée aux différents cas d’urgence. Pour déceler un cause organique à un trouble comportemental, le Pr Blanchard milite pour la création d’unités de soins aigus en court séjour gériatrique, pouvant proposer des compétences médicales pluridisciplinaires, ainsi qu’une formation et un accompagnement des aidants.
www.agevillagepro.com , 15 septembre 2008.