Coordination des soins : un périlleux voyage
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Les barrières à la coordination ne sont pas propres à la France. Le Dr Jean Brami, de la direction de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins à la Haute autorité de Santé (HAS), commente un article publié sur le contexte américain par Thomas Bodenheimer, de l’Université de Californie à San Francisco. Les barrières sont bien connues : médecins surchargés avec un nombre de patients importants et un nombre croissant de tâches à accomplir, incompatibilité des dossiers électroniques, financement des soins basé sur la quantité plutôt que sur la qualité, insuffisance de systèmes de soins intégrés. De nombreux modèles concernant la sortie d’hospitalisation sont proches de ceux qui sont discutés en France : mise en place de consultations de spécialistes à distance (e-consultation) ; signature d’un contrat entre généralistes et spécialistes, envisageant les devoirs et les responsabilités des uns et des autres, pour chaque patient ; vérification systématique, par un médecin dédié à cette fonction, que tous les éléments nécessaires à la sortie du patient soient présents ; programme impliquant les infirmières (par téléphone ou à domicile) ; éducation spécifique du patient et de sa famille ; présence continue auprès du médecin généraliste d’un assistant npn-médecin qui règle tous les problèmes administratifs ou de coordination ; système de rémunération spécifique du praticien pour les tâches de coordination (qui représenteraient 13% du travail quotidien du médecin). Le généraliste doit être le pivot de l’organisation des soins. Au mieux, cette coordination doit se faire en privilégiant les maisons médicales, dont le concept n’a été mis en avant que très récemment aux Etats-Unis.
www.has-sante.fr , EPP Infos, 12 novembre 2008. New Engl J Med. Bodenheimer T.Coordinating care-a perilous journey through the health care system. Mars 2008.