Fin de vie : le débat est-il clos ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 novembre 2008

En avril, le Premier ministre François Fillon a mandaté Jean Leonetti, député des Alpes-Maritimes, pour évaluer la mise en œuvre de la loi portant son nom. Mais alors qu’elle devait examiner l’opportunité de l’instauration d’une exception d’euthanasie, la mission s’est vite recentrée sur l’application de la loi, en excluant le suicide assisté. Le rapport, publié début décembre, écarte toute solution de type euthanasie, même à titre exceptionnel. « La société n’a pas à assumer ce geste » et le suicide assisté relève d’une liberté qui ne peut se transformer en droit opposable, répète Jean Leonetti, qui a entendu depuis six mois près de soixante spécialistes des questions éthiques et praticiens de la fin de vie, et s’est déplacé à l’étranger, notamment aux Pays-Bas, où l’euthanasie est autorisée, sous condition, pour les malades incurables. Le rapport plaide pour un renforcement de la législation actuelle et une plus grande pédagogie sur les droits offerts aux malades en fin de vie. Il préconise un meilleur recours à la sédation terminale, ainsi que l’instauration d’un congé d’accompagnement en fin de vie pour les proches des mourants, mesure qui pourrait coûter jusqu’à soixante-quatre millions d’euros par an, selon le ministère de la Santé. Enfin, la mission devrait proposer la création d’un observatoire des pratiques de la fin de vie : 70% des Français meurent à l’hôpital, et on ignore encore largement dans quelles conditions et avec quel accompagnement soignant, selon Cécile Prieur, du Monde .
Le Monde , 23-24 novembre 2008. La Croix , 30 octobre 2008. Le Figaro , 2 décembre 2008.