Penser les vieillesses, coordonné par S Carbonnelle
Société inclusive
Longtemps tabou, le mot « Alzheimer » permet maintenant d’ouvrir des portes. Selon Laëtitia Ngatcha-Ribert, sociologue, chargée d’études à la Fondation Médéric Alzheimer, trois dimensions semblent révélatrices de l’évolution de la perception de la maladie et des enjeux fondamentaux liés à cette maladie : les représentations et images sociales, les politiques publiques et les logiques professionnelles. A travers cette maladie se dessine en filigrane une double tension. Tout d’abord la « désâgisation ». Même si l’âge demeure discriminant en termes de prise en charge, l’un des leitmotivs consiste à mettre en avant les malades jeunes. Alzheimer est ainsi une « authentique » maladie et non un processus de sénilité ou de gâtisme. Pour le grand public, la maladie n’est pas nécessairement liée à la vieillesse mais avant tout aux pertes de mémoire. La seconde tension concerne la montée en généralité de la « cause Alzheimer » qui se manifeste notamment par des alliances au niveau associatif.
Ngatcha-Ribert L. La maladie d’Alzheimer au prisme des représentations sociales, de la politique publique et des logiques professionnelles. In Carbonnelle S (coord). Penser les vieillesses. Avril 2010. Editions Seli Arslan.