Du soulagement de l'aidant à la prise en compte du couple aidant-aidé
Société inclusive
Selon N. Bouttier, d’Union sociale, le plan Alzheimer a apporté « une révolution culturelle » dans l’approche des familles, à travers des journées de formation et un droit au répit. Pour Marie-Jo Guisset-Martinez, responsable du pôle Initiatives locales à la Fondation Médéric Alzheimer, « on est passé du soulagement de l’aidant à la prise en compte du couple aidant-aidé » : l’évolution plus ou moins rapide de la maladie se jouant aussi dans la capacité à accompagner le conjoint. Elle cite plusieurs initiatives encouragées par la Fondation : dans l’Ain, la Mutualité sociale agricole (MSA) propose des cafés mémoire itinérants : dans un bistrot, pendant trois heures, une équipe pluridisciplinaire rencontre des familles ; des personnes sortent de leur isolement, s’informent, parlent de leurs difficultés face à la maladie. Une autre voie à explorer, souligne Marie-Jo Guisset-Martinez, est celle de l’accueil familial temporaire. Cette solution, largement pratiquée en Angleterre, en Espagne ou en Australie, est testée par des Conseils généraux qui forment des familles à accueillir des personnes malades : « ce n’est pas simplement un moyen pour le proche de quitter son fardeau. C’est aussi un temps de vacances pour la personne malade qui sort de son propre univers parfois étouffant ». Cette formule ne convainc pas Joëlle Le Gall, présidente de la FNAPAEF (Fédération des associations de familles et de résidents en maisons de retraite), qui estime que « l’accueil temporaire ne convient pas forcément aux familles. Se posent, en effet, les questions du coût des transports et de la solitude des aidants pendant cette période ». Pour elle, la priorité est d’avoir un personnel formé, qui trouve « les bons mots ». « Nous avons besoin de géronto-psychiatres qui accompagnent dans une même thérapie l’aidant et le malade ».
Union sociale, mars 2010.