Maltraitance : pour une éthique appliquée aux pratiques Décembre 2008
Droit des personnes malades
Pour Marie-Jo Guisset-Martinez, de la Fondation Médéric Alzheimer, intervenant le 26 novembre 2008 aux septièmes assises de l’UNIOPSS (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux), « l’éthique est une visée, une quête quotidienne ». « Lorsque les mots s’envolent, on en vient vite à nier la capacité de la personne à comprendre ou même à exprimer sa volonté ou son refus ». Face aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, l’interpellation éthique est quotidienne pour les personnels, les familles et les bénévoles. Des situations complexes les exposent au risque de maltraitance et les confrontent à de nombreuses difficultés : l’annonce du diagnostic, le recueil du consentement ou de l’assentiment, l’alimentation, le refus de s’alimenter, le refus de soin, les troubles du comportement, la liberté d’aller et venir, le respect des choix, des goûts et des rythmes individuels, le risque, la sécurité, la sécurisation, le respect de la dignité de chaque personne, de son intimité, le « vivre ensemble » (tolérance, rejet), la fin de vie. Entre 2006 et 2008, la Fondation Médéric Alzheimer a soutenu et suivi quatorze projets concernant des actions émanant de services à domicile, en lien avec des professionnels de santé, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), unités de soins de longue durée (USLD) et centres mémoire de ressources et de recherches (CMRR). Ces établissements et services qui ont entrepris de se doter de moyens en matière de formation, ou d’espaces de confrontation des pratiques pour mener une réflexion éthique, apportent des témoignages éclairants sur l’intérêt de la démarche. Une infirmière déclare: « je m’aperçois, en participant aux séances de réflexion éthique, que parfois, quand mes convictions ne coïncident pas avec celles de la personne que je soigne, la barrière de la maltraitance peut devenir facilement franchissable ». Et une directrice : « avant, on était toujours dans l’urgence, dans la gestion des problèmes, aujourd’hui, on essai de les comprendre, de les analyser ».
www.agevillagepro.com, 9 décembre 2008.