Euthanasie : crise institutionnelle au Grand-Duché Décembre 2008
Droit des personnes malades
Le Grand-Duc Henri de Luxembourg a préféré voir ses pouvoirs se restreindre plutôt que d’avaliser une loi légalisant l’euthanasie et l’assistance au suicide, contraire à ses valeurs. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker a fini par révéler le problème posé par le refus du souverain d’appliquer la constitution : « notre désaccord était si grave que je ne pouvais pas le cacher au pays ». Jean-Claude Juncker, bien que personnellement opposé à l’euthanasie, était en désaccord avec l’attitude du monarque. Pour éviter une crise, et à la suggestion semble-t-il du Grand-Duc lui-même pour éviter l’abdication, les partis luxembourgeois ont décidé du principe d’une révision expresse de la constitution. A l’avenir, le Grand-Duc ne devra plus prendre part au processus législatif en « sanctionnant » les lois, mais en se contentant de les « promulguer », un acte du pouvoir exécutif n’impliquant pas son accord sur le fond. Les députés luxembourgeois ont adopté le 11 décembre, à la quasi unanimité, le projet de loi qui fait évoluer ainsi le Luxembourg vers une monarchie purement protocolaire et met un terme à une brève crise de régime. Le Luxembourg sera le troisième pays d l’Union européenne, après les Pays-Bas et la Belgique, à légaliser l’euthanasie.
www.agevillage.com, 8 et 15 décembre 2008.