Bracelet électronique : expérimentation institutionnelle
Droit des personnes malades
A Vierzon (Cher), une expérimentation de bracelet électronique permettant la géolocalisation des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, est en cours, conduite par l’opérateur Orange et l’association Envisager, regroupant le centre hospitalier, le centre communal d’action sociale, des associations d’aide à domicile et d’hospitalisation à domicile, ainsi que des établissements d’accueil. Avant même la fin de l’expérience, ce projet devrait être intégré au prochain schéma gérontologique du Cher, qui doit être approuvé début 2009. Il sera aussi proposé dans un futur guichet unique et dans une permanence du centre local d’information et de coordination gérontologique. Douze bracelets ont été achetés pour un coût de deux mille sept cents euros par l’association, avec le soutien du Rotary Club et du Lions Club. L’utilisation du bracelet requiert un abonnement mensuel d’environ quarante-quatre euros, dont une partie est prise en charge par l’allocation personnalisée. Orange a requis la présence régulière d’une sociologue de son département de recherche et développement : « il faut déterminer les implications sur les métiers des soignants et évaluer l’impact du bracelet sur les pratiques professionnelles », explique Benoît Colleville, directeur régional des programmes innovants chez Orange. Certains professionnels étaient en effet réticents, « d’abord pour des raisons d’éthique », car il peut y avoir des détournements d’usage, indique Sébastien Retord, président d’Envisager. Orange a donc mis fin à la vente libre de ce bracelet, délivré maintenant sur prescription médicale. La Commission nationale informatique et libertés est elle aussi attentive à cette opération qui, en définissant un périmètre de sécurité, vise à restreindre la liberté de déplacement. Afin d’obtenir « une bonne acceptabilité du bracelet par les personnes malades et leur famille », Envisager a longuement travaillé sur la sélection des premiers bénéficiaires, notamment avec les consultations mémoire. L’expérimentation durera six mois.
La Gazette santé-social, Décembre 2008.