Loi « Hôpital, patients, santé, territoires » : réactions (2)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 juillet 2009

Quelle est la place des usagers dans le système de santé, dans le cadre du projet de loi « hôpital, patients, santé et territoire » notamment sur la question de la sanction des médecins qui refuseraient des soins des bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). Pour le Comité inter-associatif sur la santé (CISS), qui regroupe une trentaine d’associations, dont France Alzheimer, les patients français ne parviennent pas à être un contre-pouvoir face à « la toute-puissance des médecins et l’absence de courage politique ». Selon Christian Saout, président du CISS, huit mille associations interviennent en France dans le champ de la santé : « c’est beaucoup trop . D’abord, elles passent leur temps à chercher de l’argent pour mener leurs projets innovants. Ensuite, elles restent souvent très centrées sur leurs propres domaines, sans toujours parvenir à dépasser leurs divisions. Elles voudraient un protocole inter-associatif, mais à condition qu’il ne vienne pas chasser sur leurs terres ». Par ailleurs, personne ne souhaite financer un grand mouvement associatif. Le résultat, selon Christian Saout, est « qu’il n’existe pas de grandes alliances de patients ou d’usagers pour faire face à l’ultra-pouvoir médical ». Il regrette par ailleurs l’absence de caractère contradictoire de la prise de décision dans le système de santé français : « entre nos impôts, les cotisations sociales et la participation des patients aux frais de santé, nous mettons deux cent six milliards d’euros sur la table, le tout pour nous faire imposer des décisions ! Dans aucune démocratie parlementaire, le consentement à la cotisation sociale n’a entraîné un tel rapt démocratique », ajoute-t-il.

La Gazette Santé Social, Juin-juillet 2009.