Impact socio-économique de la maladie d'Alzheimer en Europe (2)
Droit des personnes malades
Selon les experts du groupe socio-économie du projet EuroCoDe, l’aide informelle ne peut pas être tenue pour une ressource gratuite par les décideurs car elle « induit une perte de temps et donc un coût que les aidants auraient pu utiliser pour travailler ou pour des activités de loisir ». Les prospectivistes doivent à la fois estimer le rapport coût-efficacité des dispositifs de soutien aux aidants, de même que « prévoir quels seraient les coûts à la charge de la collectivité en cas de pénurie d’aidants, liée au vieillissement de la population européenne ». Cette évolution n’est pas sans conséquence puisque, selon les pays, le coût de l’aide informelle peut varier de 36 à 85% des coûts totaux de la maladie. La large prise en charge publique des personnes est synonyme de coûts totaux élevés en Europe du Nord (quarante-trois mille euros annuels en Norvège) contre vingt cinq mille en France, le pays se situant dans la moyenne européenne et deux mille sept cents euros en Ukraine, reflétant des coûts directs plus faibles liés aux politiques de prise en charge ou au coût de la main d’oeuvre, des coûts indirects supportés par les familles ou de l’espérance de vie. La famille joue un rôle prépondérant en Europe du Sud. « Alors que les ressources financières des systèmes de santé et de protection sociale sont en permanence sous tension et que la population des personnes malades augmente, comment améliorer la prise en charge de la maladie dont le coût représente 1,3% du PIB européen, avec le meilleur rapport coût-efficacité ? » s’interrogent les experts. Pour Seniorscopie, le développement des services à la personne ne suffira pas à cette prise en charge. Le recours à une solidarité sociétale, qui reste à organiser, pourrait s’imposer.
www.seniorscopie.com, 8 septembre 2009. Gérontologie et société. Kenigsberg PA et al. Impact socio-économique de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées en Europe, juin 2009.