Financement de la dépendance : l'épargne financière

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 novembre 2009

Pour Rose-Marie van Lerberghe, présidente du directoire de Korian et ancienne directrice générale de l’Assistance publique des Hôpitaux de Paris, le cinquième risque ne doit pas être le cinquième trou. Avant d’en appeler à une nouvelle assurance obligatoire, c’est-à-dire un nouveau prélèvement public, pour financer la dépendance, elle estime que l’on pourrait envisager de mieux tirer parti de l’existence d’une épargne financière importante chez les plus âgés pour alléger la pression sur les finances publiques et les familles.
La durée de séjour en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), liée à l’encouragement au maintien à domicile, diminue fortement. C’est ainsi qu’avec une pension moyenne de mille deux cents euros par mois, il reste à trouver trente mille euros en moyenne pour financer un séjour en EHPAD. Or, le patrimoine des plus de quatre-vingts ans dépasse cent mille euros, dont une bonne partie en assurance-vie. Selon Rose-Marie van Lerberghe, l’épargne pourrait être mobilisée en utilisant deux outils. Tout d’abord, encourager l’épargne et l’assurance dépendance pour faire face à l’augmentation prévisible des besoins, en faisant entrer dans le débat public les propositions des assureurs pour favoriser la souscription de contrats d’assurance individuels ou collectifs : déductibilité à l’entrée au titre d’un contrat dépendance ou d’une garantie complémentaire à un contrat existant, extension aux ascendants des déductibilités existantes dans le cas de garanties complémentaires. Le deuxième outil est de mettre à profit l’épargne déjà constituée pour contribuer dès à présent à solvabiliser la génération qui a plus de quatre-vingts ans. Il pourrait être d’organiser (et de faciliter fiscalement) une sortie des contrats d’assurance-vie en rente viagère immédiate à l’entrée en EHPAD. Le fondement économique de cette proposition est de mettre à profit l’existence d’une épargne financière importante chez les plus âgés pour alléger la pression sur les finances publiques et les familles. En mutualisant les durées de séjour, cela permettrait de rassurer les résidents et les familles, qui ne savent pas à l’entrée combien de temps durera le séjour.

La Tribune, 18 novembre 2009.