Vivre chez soi : la place des technologies pour l'autonomie (3)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 mars 2010

Aujourd’hui, 60% des personnes dépendantes utilisent l’aide personnalisée à l’autonomie pour rester chez elles. Mais quand le besoin d’assistance devient trop important, le départ en maison de retraite est parfois inévitable. « En arrivant progressivement à augmenter le pourcentage de logements adaptés aux situations de dépendance, on arrivera à réduire le besoin d’aide à domicile », espère-t-on au cabinet de Nora Berra, secrétaire d’Etat aux Aînés. Rester chez soi coûterait donc moins cher, et l’entrée en unité de soin ou en maison de retraite serait ainsi réservée aux personnes touchées par des incapacités lourdes. Certains estiment qu’il serait possible de réduire les dépenses de prise en charge de 25% par les gérontechnologies, estime Alain Franco, chef du service de médecine gériatrique et communautaire au CHU de Grenoble (Isère). « Dans les dix ans à venir, il manquera 10% à 15% d’aidants familiaux et professionnels. Les services à la personne doivent apprendre à fonctionner avec les technologies modernes et devenir plus efficaces ». Mais le circuit économique de ces technologies n’existe pas. La mission « Vivre chez soi » doit travailler sur des appels à projets nationaux et la définition d’une norme pour faire baisser le prix de l’équipement et le lancer auprès du grand public. Le cabinet de Nora Berra veut mettre en avant le « diagnostic habitat autonomie », qui pourrait être inclus dans une assurance logement, et être proposé systématiquement à l’image d’un diagnostic énergétique. Toutefois, « rien ne remplacera les aides humaines, la solidarité de voisinage ou les aidants familiaux », rappelle le sociologue Serge Guérin. Mais changer de regard sur les personnes âgées est une révolution qui pourrait prendre vingt ans, selon le sociologue Bernard Ennuyer.

www.lamaisondesaidants.com, 19 février 2010.