Accessibilité géographique et financière aux maisons de retraite : des indicateurs obsolètes

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 mai 2010

Selon la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés non lucratifs (FEHAP), qui travaille depuis plus d’un an sur les inégalités territoriales et leurs impacts sanitaires, sociaux et médico-sociaux, en collaboration avec le Professeur Emmanuel Vigneron, géographe de la santé, et Sandrine Haas, directrice de la Nouvelle fabrique des territoires (NFT), les repères statistiques habituels de l’administration sanitaire et sociale sont obsolètes. L’indicateur administratif pour le taux d’équipement est le « nombre de lits de maisons de retraite rapporté à la population de plus de soixante-quinze ans ». La FEHAP fait remarquer, d’une part, que l’âge d’entrée moyen en établissement est désormais d’environ quatre-vingt-cinq ans. D’autre part, le statut d’habilitation de l’établissement à l’aide sociale a pour conséquence un tarif journalier inférieur de dix à quinze euros pour les résidents, par rapport à un établissement commercial non habilité à l’aide sociale. Les familles peu argentées se tournant vers les établissements les moins coûteux, on assiste à des « transhumances contraintes », parfois transrégionales. La FEHAP suggère de superposer à la carte administrative du taux d’équipement trois nouvelles cartes, pour aider à des décisions éclairées, tant pour les planificateurs que pour les usagers non avertis du système sanitaire et social : les caractéristiques socio-démographiques constitutives des dynamismes et fragilités territoriales ; la proportion des maisons de retraites habilitées très majoritairement à l’aide sociale, essentiellement publiques et privées non lucratives, et celle des maisons de retraite non habilitées à l’aide sociale ou très minoritairement (moins de 25%).

Le Monde, 20 avril 2010. Le Mensuel des maisons de retraite, avril 2010.