L’animateur est-il un soignant ?

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 janvier 2009

Sur dix animateurs interrogés, neuf répondent que l’animateur est un soignant. Pour Emilie Darnaud, journaliste de la revue professionnelle de l’animation Animagine, cette tendance trahit le flou entourant actuellement la profession. S’il est évident que l’animateur ne soigne pas au sens médical du terme, la frontière avec le « prendre soin » reste à définir. Selon Michel Sider, président de l’IRDAGE (Institut de recherche et développement pour l’animation en gérontologie), l’animateur est là pour entourer et stimuler :« sa mission est d’exalter la vie ». L’animateur répond en effet à des besoins dits secondaires ou tertiaires, selon la pyramide de Maslow : l’accomplissement personnel et l’estime de soi. Mais si ces besoins ne sont pas vitaux ou physiologiques, « l’animation, dans le domaine gérontologique, est nécessaire à la vie », comme le précise le Dr Delomier, gériatre et ancien chef de clinique à Saint-Etienne. Pour Jean-Claude Gillet, professeur émérite en sciences de l’éducation à l’Université Michel de Montaigne (Bordeaux 3) et directeur scientifique de l’Institut supérieur d’ingénieurs animateurs territoriaux, « les animations peuvent avoir des effets thérapeutiques, mais elles ne relèvent pas du soin » ; « tout champ professionnel peut être sujet à des glissements ou entrer en écho avec des champs voisins » ;« soin et animation relèvent de deux cultures historiquement différentes. La première est basée sur le déficit, la seconde sur les ressources. Et l’animation, aux prises avec une culture qui n’est pas la sienne, risque de lui devenir semblable, perdant alors ses caractéristiques propres et le plus qu’elle apporte aux établissements et aux résidents ». Le formateur Amédée Pierre Lachal ajoute : « pour que l’animateur soit compris par l’équipe, il doit prouver que son action est utile ».
Les Cahiers de la FNADEPA.. Décembre 2008.