Des lieux de vie pour sujets désirants

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 avril 2009

Selon le Dr Pierre Gaillet, ancien médecin généraliste et membre du Haut Comité de santé publique, on ne peut plus, aujourd’hui, diriger seul un établissement pour personnes âgées dépendantes sans une concertation avec d’autres professionnels. « le risque est grand en effet de continuer à ne voir dans la vieillesse qu’un besoin d’assistance, alors que ces établissements doivent devenir, avant tout des lieux de vie. Cela nécessite pour les dirigeants d’accueillir les avis, les conseils, les expériences des uns et des autres pour, qu’en s’adaptant, leur structure soit la plus proche de la vie quotidienne des résidants. Les personnes très âgées ont tout à gagner à être accompagnées et aidées par des équipes bien coordonnées. L’aide aux personnes désorientées n’est en effet pas un problème de murs mais d’équipes formées à la gérontologie ». « La difficulté de vieillir vient souvent de l’approche de parole dans les familles et les lieux de vie. Ces échanges sont pourtant essentiels pour nous permettre de continuer à vivre parmi les autres, d’être reconnus par eux en apportant du sens à notre histoire commune. Considérer une personne de grand âge comme une personne à aider, quand ce n’est pas un « objet de soin » bien codifié par une grille d’évaluation de sa dépendance, et non comme un sujet désirant, est une erreur encore trop répandue dans notre société ». « Ce n’est pas du « subir » qu’il faut susciter, mais de l’ « agir » contre la vieillesse, la maladie, la solitude. Il faut permettre à la personne de ne plus se sentir réduite à ses déficits, mais capable de volonté et d’une certaine autonomie ».

Les Cahiers de la FNADEPA, mars 2009.