Stress psychologique
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
François Jeanblanc et son équipe du service de médecine interne et gériatrie du centre hospitalier de Belfort-Montbéliard (Territoire de Belfort) ont étudié, auprès de cent deux personnes, les troubles cognitifs et psychologiques des mères âgées de plus de soixante-quinze ans ayant perdu un enfant. Ces mères présentent une prévalence de la maladie d’Alzheimer de 64% si le décès de l’enfant est survenu alors qu’elles étaient âgées de soixante-cinq ans ou plus, alors que la prévalence de la maladie d’Alzheimer n’est que de n’est que de 29.9% dans le groupe témoin, et le risque relatif de survenue est multiplié par 3.8. Comment expliquer ces résultats ? Les auteurs envisagent trois hypothèses : premièrement, la survenue du décès de l’enfant pourrait être un facteur causal ou précipitant de la maladie d’Alzheimer. Deuxièmement, le décès aggraverait une maladie existante, symptomatique ou asymptomatique. Ce facteur aggraverait la destruction cellulaire, l’un des mécanismes suspectés étant la toxicité des glucocorticoïdes, qui ont un effet délétère sur le cerveau et notamment au niveau de l’hippocampe. Troisième hypothèse : le décès de l’enfant entrainerait une décompensation fonctionnelle de l’état cognitif de la mère, en diminuant les capacités fonctionnelles de la réserve neuronale.
Revue de Gériatrie. Mai 2009. Jeanblanc F et al. Les mères âgées de plus de soixante-quinze ans ayant un enfant décédé : aspect cognitifs et psychologiques. Mai 2009.