Grand âge, cosmétique et image de soi

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 septembre 2009

Si près de 85% des personnes de plus de soixante ans utilisent un soin du visage, qu’en est-il des personnes de plus de quatre-vingts ans ? L’offre répond-elle aux besoins spécifiques des personnes âgées et ces besoins sont-ils clairement identifiés ? Décideur(s) en gérontologie lance une enquête Internet sur ce thème. Pour le Professeur Louis Dubertret, dermatologue à l’hôpital Saint-Louis de Paris, « l’art de gérer l’image de soi peut prendre une réelle importance dans le domaine de la santé. La mise au point de cosmétiques adaptés aux sujets âgés, leur permettant non pas de rajeunir, mais de rester séduisants, est un objectif de santé : chacun a pu observer la corrélation entre négligence personnelle, dépression, désocialisation et perte des facultés intellectuelles et affectives chez les vieillards ». Isabelle Medevielle, de l’hôpital Charles-Foix d’Ivry (Val-de-Marne), était la première socio-esthéticienne de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris voici vingt-deux ans. Elles sont dix aujourd’hui. Leur statut était celui d’ouvrières professionnelles spécialisées jusqu’en 2008 ; la profession a obtenu en 2008 la création d’une fiche métier dans la rubrique soin des métiers de l’hôpital. Elle souligne : les personnes âgées, bien souvent, refusent de se regarder et n’acceptent pas l’image que le miroir leur renvoie. Quand elles ont recours aux soins esthétiques, c’est avant tout pour préserver leur dignité et faire plaisir aux autres, elles cherchent à donner plutôt qu’à recevoir ».
Béatrice Bizet est directrice d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Elle a installé un salon de coiffure dans son établissement. Selon elle, les résidants gardent leurs habitudes lorsqu’ils rentrent en institution et rappellent souvent les personnes qui intervenaient à leur domicile, dont la coiffeuse ou l’esthéticienne. Dans une ambiance quasi identique à celle qui règne au salon de coiffure en ville, les « clients » se pressent autour de leur coiffeuse, « faiseuse de miracles ». L’intervention de la coiffeuse permet de redonner un look agréable, qui entraîne forcément une série de compliments, secrètement attendus.

Décideurs en gérontologie, août-septembre 2009. Les Cahiers de la FNADEPA, septembre 2009.