Evolution de l'entourage familial à l'horizon 2030
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
L’étude FELICIE (Future Elderly Living Conditions in Europe), soutenue par la Commission européenne, explore les évolutions probables du risque de dépendance, physique et psychique, selon les différentes situations familiales. L’entourage familial est amené à changer en raison de deux tendances de fond : d’une part, la baisse du veuvage, l’espérance de vie des hommes se rapprochant de celle des femmes, et d’autre part, la proportion croissante de divorcés. Les femmes pourront compter en théorie plus souvent sur la présence d’un conjoint pour faire face à leur dépendance. En revanche, les hommes seront moins souvent en couple. La population âgée sans famille va reculer : la fraction de la population de soixante-quinze ans et plus qui sera sans conjoint ni enfant progressera beaucoup plus faiblement ( 25%) que l’effectif des personnes âgées dépendantes ( 75%), dans l’hypothèse d’un état de santé stable. Une amélioration de l’état de santé pourrait changer considérablement l’amplitude de la croissance des besoins d’assistance : le taux de croissance de la population dépendante serait divisé par deux (de 72% à 41%), et la population n’ayant plus d’aidant diminuerait ou resterait stable dans la plupart des pays. La population dépendante sera plus souvent composée de couples dont les deux membres souffriront d’incapacité, ce qui fera grossir la population demandeuse d’aide professionnelle : « à l’avenir, plus encore qu’aujourd’hui, les politiques de prise en charge de la dépendance devront envisager en priorité l’aide aux aidants », souligne l’Institut national d’études démographique (INED).
Des projections ont été faites selon deux scénarios. Dans l’un, les taux d’incapacité par âge et par statut matrimonial ont été maintenus constants. Dans l’autre, les chercheurs font l’hypothèse que toutes les années gagnées en espérance de vie sont des années en bonne santé : les taux d’incapacité diminuent alors à chaque âge de l’ordre de 20% d’ici à 2030. Certains facteurs, comme l’élévation du niveau d’instruction des personnes âgées, la moindre pénibilité des professions ou l’amélioration des comportements de prévention, rendent le second scénario le plus probable. Mais l’INED souligne : « les projections n’intègrent pas d’éventuels changements en matière d’obligations entre parents et enfants, de désir d’indépendance résidentielle des générations, de normes sociales ou encore d’orientation politique en matière de prise en charge de la dépendance ».
www.toutprevoir.gpm.fr, octobre 2009. INED, www.felicie.org, 28 octobre 2009.