Retrouver le sommeil : les recettes des aidants
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le Fil , lettre d’information de l’association France Alzheimer Essonne, propose un Troc de trucs entre aidants. Le Jean (quatre-vingts ans) pose problème. Sa femme (soixante-dix-neuf ans), très fatiguée, a dû se résoudre à le placer deux fois un mois en accueil temporaire pour se reposer et se refaire une santé. En ce moment, ils sont heureux d’être ensemble. Le Jean est au domicile, le neurologue ayant trouvé le bon dosage pour maîtriser les accès de violence verbale et parfois physique. Mais, de jour en jour, l’anxiété de son épouse augmente, car le Jean se lève plusieurs fois la nuit, cherchant les toilettes ou déambulant. Jusqu’à minuit, sa femme est aux aguets. Elle se prive de sommeil pour le surveiller, le sentir se lever. Avec douceur, elle le persuade de se recoucher. Sa hantise, c’est l’escalier. Qu’arriverait-il s’il y tombait, attiré par le trou noir, le prenant pour la porte de la salle de bain ? Elle en imagine les conséquences. De plus, elle se sent coupable de ne rien entendre dans la seconde partie de la nuit, le sommeil l’ayant enfin vaincue. Bien sûr, elle se débrouille avec les moyens du bord et barricade chaque soir l’entrée de l’escalier avec une chaise et un fauteuil, où elle retrouve parfois le Jean endormi. Comment retrouver le sommeil ? Pour Troc de trucs, l’angoisse et le remords ne peuvent disparaître qu’avec le sommeil, or le sommeil est impossible avec l’angoisse et le remords. De toute urgence, le problème matériel doit être réglé en en parlant avec les enfants (s’ils sont assidus à visiter leurs parents), les aides ménagères, qui sont souvent de très bonnes conseillères, l’ergothérapeute, qui saura trouver les solutions matérielles, le médecin traitant, et éventuellement un gériatre.
Le Fil, Avril-mai-juin 2010.