Capacités linguistiques : un facteur de protection ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 août 2009

Une étude neuro-anatomique, menée par JC Troncoso de l’Université Johns Hopkins de Baltimore (Etats-Unis), a utilisé des textes écrits par des religieuses américaines lorsqu’elles étaient adolescentes, avant d’entrer au couvent, pour étudier la « densité des idées » (nombre moyen d’idées par dix mots) et la complexité grammaticale des écrits, et la relation éventuelle entre les capacités linguistiques dans la jeunesse et l’apparition de la maladie d’Alzheimer en fin de vie. Ils montrent que les écrits précoces de huit femmes n’ayant aucun déficit cognitif sont significativement plus denses en idées que ceux de six femmes ayant développé un déficit cognitif léger ou une maladie d’Alzheimer. Malgré la présence de lésions cérébrales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, un score plus élevé de « densité d’idées » tôt dans la vie est associé à une cognition intacte en fin de vie. Au plan histologique, ces personnes asymptomatiques (maladie d’Alzheimer « silencieuse ») présentent une hypertrophie significative des neurones dans la région de l’hippocampe. Cette hypertrophie neuronale pourrait constituer une réponse cellulaire précoce à la pathologie ou refléter des mécanismes compensatoires pouvant prévenir le déficit cognitif malgré des lésions neurologiques substantielles.

Neurology. Iacono D et al. The Nun Study. Clinically silent AD, neuronal hypertrophy and linguistic skills in early life. 8 juillet 2009.